
Sillery obtient le label « Commune Nature 3 libellules » !
C’est avec une immense fierté que nous nous sommes vu remettre dernièrement cette distinction ultime venant récompenser les nombreux efforts consentis par l’ensemble des acteurs de notre village en terme de protection et de valorisation de l’environnement.
Les collectivités pouvaient obtenir de 1 à 3 libellules en fonction de leur degré d’implication.
Plusieurs points ont ainsi été valorisés par la région Grand-Est, porteur du label :
1- La suppression des produits phytosanitaires
Depuis plusieurs années (2012), dans un souci de protection de la ressource en eau, la commune a réduit drastiquement l’utilisation des produits phytosanitaires, anticipant même l’interdiction faite aujourd’hui aux communes de traiter leurs espaces publics avec ce type de produits.
En 2017, avec la signature de la charte « Zéro Phyto », les traitements ont été abandonnés ce qui nous a obligé à repenser entièrement notre façon d’entretenir les espaces publics.
Un site désherbé autrefois en quelques minutes à l’aide d’un vaporisateur nécessite désormais des heures de travail à la binette ou des investissements dans des machines énergivores en ressources (eau et combustibles) et en temps.
Nous avons donc adopté des solutions alternatives consistant principalement dans la mise en oeuvre d’un plan de gestion différenciée.
2- L’adoption d’un plan de gestion différenciée
La commune applique depuis 3 ans une gestion différenciée des espaces communaux, ce qui veut dire que chaque espace est aménagé et géré de manière réfléchie, en fonction de son utilisation et des ses caractéristiques, selon le principe « entretenir autant que nécessaire mais aussi peu que possible ».
L’ensemble des espaces verts (et des voiries) entretenus par les services communaux ont d’abord été inventoriés, puis répartis en 3 classes selon le mode d’entretien que l’on y applique.
Ainsi, à certains endroits bien choisis, une gestion plus écologique permet de favoriser la biodiversité et de limiter les impacts sur l’environnement et sur la santé humaine.
De plus, à l’échelle de la commune, la gestion différenciée permet de varier les paysages et de rendre les travaux d’entretien moins coûteux et plus efficaces.
Un dossier spécial et détaillé sera prochainement disponible dans ces colonnes mais nous pouvons déjà en présenter ici les principales caractéristiques :
– Réduction drastique des plantes annuelles au profit des plantes vivaces
– Extension progressive des prairies et jachères fleuries
– Favoriser le fauchage tardif
– Développer le paillage des sols pour limiter le désherbage et maintenir l’humidité
– Plantation de haies champêtres et éviter les haies monospécifiques (d’une seule espèce)
– Désherbage alternatif raisonné (désherbeurs thermiques notamment)
– Tolérance et acceptation de la végétation spontanée (trop souvent injustement appelée
« mauvaise herbe »…!)
En plus de ces changements de méthodes qui ont inévitablement eu un impact sur l’aspect paysager de notre village, le jury a également souhaité valoriser notre démarche de protection de la biodiversité et d’implication citoyenne.
3- Biodiversité, pédagogie et implication citoyenne
Ces 3 mots sont des composantes essentielles de notre projet municipal. Quelques exemples suffisent à en illustrer la teneur.
– Le rûcher communal, avec à l’origine 8 sillerotins qui ont suivi une formation gratuite chez un apiculteur, certains d’entre eux qui ont fait naitre et qui font vivre au quotidien ce rûcher et qui ont à leur tour formé d’autres personnes qui souhaitaient découvrir le monde fabuleux des abeilles.
Une belle production de miel, des ateliers de construction de ruches ou d’accessoires, la sensibilisation à l’importance des abeilles dans la pollinisation des plantes, de leur nécéssaire protection.
– Le jardin sauvage, outil pédagogique essentiel, lieu de passage de toutes les générations et particulièrement les enfants qui y découvrent la nature et ses innombrables richesses, les ânes, les moutons, les mares pédagogiques, les sous-bois et la construction de cabanes, la camps Robinson l’été et la vie au dehors, le soir autour du feu…
– Les animations à thèmes, avec et pour les habitants. Les sorties champignons avec les séniors, le village du partage et solidaire du Campo Festival, les conférences autour de l’éducation avec la nature, la distribution gratuite de fumier pour aider les jardiniers amateurs en quête d’une alimentation saine, les initiations à la taille des arbres, …
Cette distinction « Commune Nature » ne saurait être un réel accomplissement sans l’implication et la sensibilisation de l’ensemble des acteurs de notre village : élus, agents municipaux, habitants, associations, écoles, entreprises.
Nous sommes conscients des incompréhensions ou mécontentements suscités par les changements que nous avons dû opérer ces dernières années.
Mais grâce à cela, nous sommes passés d’un espace public où le « tout minéral » était roi, où la moindre petite plante, aussi jolie ou fleurie puisse-t-elle être était éradiquée au nom d’une notion très relative et subjective de propreté, à un espace plus « sauvage », plus vert, bien moins « sale » qu’un herbicide pourtant longtemps vénéré malgré les menaces qu’il a fait peser sur la biodiversité, l’eau et notre santé.
La nouvelle donne implique un changement d’habitudes, de pratiques et de mentalités. Tolérance de la végétation spontanée, fauchage tardif…
Les espaces prennent désormais un aspect plus « sauvage », plus naturel.
Ils sont le résultat d’une prise de conscience locale, nationale et internationale des effets néfastes des pratiques de désherbage intensif par les pesticides et de la nécessaire protection de la ressource en eau et de la biodiversité.
Nos choix ont ainsi été guidés par une réelle détermination à améliorer les choses en ce sens et par les enjeux financiers (coûts exorbitants du désherbage manuel par exemple) que cela implique.
La distinction « Commune Nature – 3 libellules » représente ainsi une belle reconnaissance de notre projet.
